top of page

Conclusion

​

La réponse à la controverse sur l’exploitation par les entreprises des idées transhumanistes et survivalistes a nécessité d’abord de notre part de nous intéresser à une vraie question de fond concernant le rôle du marketing, et plus précisément, quant à son positionnement par rapport aux besoins des (potentiels) consommateurs.

​

Nous considérons que le marketing est certes précurseur des besoins, mais il ne fait que les exploiter et n’en est pas créateur. Il se base sur les besoins qui nous sont inhérents et fait naître le désir de consommer pour les satisfaire.

Dans le contexte des deux idéologies que nous avons étudiées, la visée marketing est présentée de la même manière : il s’agit pour les entreprises de nous aider à préparer l’avenir en répondant aux besoins qui y sont liés, ou qui vont émerger au fur et à mesure.

​

Les business exploitant le mouvement transhumaniste ciblent plutôt le besoin fondamental suprême selon la pyramide de Maslow, celui de l’accomplissement de soi, ou d’auto-réalisation (voire d’appartenance) en faisant la promesse d’un avenir rempli de capacités illimitées pour les humains qui se décideront à fusionner avec l’intelligence artificielle, tout en rappelant en filigrane le caractère inévitable du bouleversement technologique et le danger qui attend ceux qui ne seront pas « prêts », le tout sur un fond globalement optimiste cependant. On peut dire que le maître-mot dont on devine la présence dans ce contexte est « Être ».

Et dans ce futur glorieux, les entreprises possédant le Savoir scientifique et les Données récoltées du monde entier, seront là pour nous accompagner, comme Google qui, peu à peu, crée des solutions « clé en main » pour façonner et exploiter ce marché d’avenir.

​

Les entreprises se basant directement ou indirectement sur le mouvement survivaliste, font appel à nos besoins plus primaires : les besoins physiologiques certes, mais surtout le besoin de sécurité en proposant des équipements qui permettront de se préparer au pire. L’image dépeinte de l’avenir est ici beaucoup plus pessimiste, la seule issue possible semble être la catastrophe, l’effondrement inévitable et les entreprises se servent aisément du marketing de la peur pour déclencher le désir, surtout avec la crise actuelle du coronavirus. Incitant ainsi à une consommation considérée justifiée et donc responsable, mais néanmoins parfois démesurée, le maître-mot des acteurs du business est « Avoir » dans ce contexte. On peut se demander si, finalement, le marketing ici ne regarde pas plutôt le passé et non l’avenir en faisant référence aux anciens contextes de guerre, famines et autres événements marquants de notre histoire.

​

Le profil des entreprises sous couvert de ces deux idéologies est également différent. Si pour véhiculer, « commercialiser » le transhumanisme, il faut pouvoir compter sur des investissements colossaux, ce n’est pas forcément le cas quand on veut faire du business du survivalisme. En effet, la segmentation est beaucoup plus importante, et les produits vont des plus sophistiqués aux plus basiques (en toute cohérence avec la complexité des besoins qu’ils visent à satisfaire).

Malgré ces différences, l’on observe que la cible des offres basées sur ces deux idéologies a finalement un important facteur commun : les deux marchés évoluent dans ce que l’on appelle les pays développés économiquement. On vise avant tout les personnes aisées, voire les grandes fortunes pour les technologies les plus pointues.

Derrière cette volonté de sauver l’humanité, quel que soit son avenir, on peut aussi voir une autre façon de donner à une population aisée un autre prétexte pour consommer plus.

Et si l’on adopte un regard encore plus sceptique, finalement l’exploitation business des idéologies du futur est une aubaine, puisque quel que soit le cours des événements, toute entreprise pourra toujours prétendre avoir été visionnaire sur un aspect. N’est-ce pas une preuve que les dangers décrits contre lesquels il faut se protéger sont, d’une certaine manière, illusoires ?

​

​

Avec la crise du COVID, le business survivaliste a connu un regain d’intérêt important sur fond de crises successives, imprévisibles, alors que le transhumanisme est pointé du doigt car les sciences et technologies ne nous ont pas permis pour le moment de vaincre la pandémie qui change la face du monde. Peut-on véritablement s’attendre que dans l’avenir les entreprises mêlant sciences et business sauront faire face aux défis et que les innombrables kits de survie et bunkers sauveront l’humanité ?

  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn

©2020 par TranshumanisEM. Créé avec Wix.com

bottom of page